Les prédateurs et parasites
Lutter contre le frelon asiatique avec le Fipronil
J'entends la parole d'apiculteurs qui luttent contre le frelon asiatique en saison avec un acaricide utilisé pour les chien et chats. Le Fipronil fait partie des phénylpyrazoles, son action est insecticide et acaricide. Il a été longtemps utilisé en Europe pour protéger les cultures de maïs et tournesol en particulier.
Il me faut rappeler que les apiculteurs se sont battus pendant des années pour faire interdire l'usage du Fipronil sur les cultures, ce qui est le cas aujourd'hui, parce qu'il décimait les colonies d'abeilles. Mais que dire à nos voisins agriculteurs dans ce cas ? Que la protection de nos ruches vaut plus que la protection de leurs cultures ?
Aujourd'hui, nous nous battons pour l'interdiction des néonicotinoïdes. Soyons logiques et cohérents !
Il est difficile de voir ses ruches attaquées par le frelon asiatique, je compatis et je le vis, mais le Fripronil n'est pas une option.
La solution la plus efficace en saison reste le repérage et la destruction du nid par un professionnel qui utilisera de la Perméthrine.
Comment piéger le frelon asiatique ?
Cette année 2022 est très difficile pour nos abeilles. Les températures clémentes du printemps et l'humidité favorisent son développement. Sur le rucher Ardéchois, les frelons sont présents du mois de juillet jusqu'à fin novembre voire début décembre. La pression du frelon est forte sur les colonies et les pertes sont sévères chez tous les apiculteurs.
Malheureusement, le piégeage sur le rucher quand le frelon est déjà là est inefficace. La recherche des nids en saison pour effectuer un signalement pour destruction est efficace, mais difficile à mettre en oeuvre. Quand on découvre un nid par hasard, c'est que les feuilles sont tombées et il est bien souvent déjà vide, les fondatrices sont sous terre.
Les températures hivernales ont peu d'impact sur le nombre des fondatrices. Il existe une compétition entre les fondatrices de façon à limiter la densité des nids et tous n'arriverons pas entiers à l'été.
Après plusieurs années de recul, je pratique le piégeage des fondatrices. La fondatrice est très discrète et recherche du sucre, vous ne la verrez donc pas forcément sur le rucher à cette époque de l'année. Quelques-une sont pourtant aperçues, entrant dans une ruche vers les cadres de rive pour y chercher du miel. Généralement, les jeunes abeille ne défendent pas l'entrée, ne connaissant pas encore ce prédateur.
Quand la température va passer au-dessus de 15°c après une période plus fraîche, c'est le moment de mettre les pièges avec appâts sucrés vers le rucher, vers les zones humides et cours d'eau. Je piège très proche du rucher, la fondatrice étant seule à cette époque, elle ne risque pas de ramener les copines au buffet.
Je met en place des pièges sélectifs pour ne capturer que les frelons. Ce piégeage porte ses fruits et allège fortement la pression du frelon asiatique pendant l'été et l'automne.
Une seule fondatrice va confectionner un nid qui peut contenir 2000 frelons à l'instant T, qui va consommer entre 11 et 18 Kg d'insectes dans la saison dont 40 à 50% d'abeilles. Il va ensuite disséminer plus de 500 fondatrices en fin de saison.
Il vaut mieux faire des efforts pour piéger les fondatrice au printemps, plutôt que de brasser du vent avec sa raquette de badminton pendant l'été pour tuer les milliers de frelons des nids du secteur. Mais bon, le badminton, ça défoule !
Comment lutter contre le Varroa destructor ?
Le varroa destructor est un acarien parasite de l'abeille, qui va venir se loger entre deux segments sous les tergites pour se nourrir de son corps gras et d'hémolymphe.
Notre abeille noire Apis Mellifera Mellifera à une plus forte propension à résister et réguler la population de varroa dans la ruche, si bien qu'avec notre travail de sélection, le traitement n'est plus systématique. Malheureusement les caractéristiques hygiéniques ne sont pas toujours transmises à la descendance.
Je traite la colonie uniquement en cas de besoin et seulement à l'acide formique. C'est une molécule naturellement présente dans la ruche qui ne crée pas de dépôt sur les cadres et ne crée pas de résistance chez le varroa.
Si je choisi de traiter une colonie, l'application doit se faire avec rigueur et ponctualité, sinon ce mode de traitement est voué à l'échec.